On the road : Territoires du Nord
Broome. Après 600 km d'anxiété, nous atteignons finalement cette petite ville de bord de mer. Juste à temps pour profiter du spectacle naturel le plus important de la cité : Staircase to the moon, l'escalier vers la lune. Cette illustion d'optique dûe aux reflets de la lune sur l'océan donne l'impression de voir surgir un escalier rouge et doré à l'horizon. Après une paisible nuit de sommeil, quelqu'un frappe à la porte du van. Les "rangers", sorte d'agents municipaux à chapeau, nous rapellent qu'en Australie, il est interdit de dormir sur la voie publique. :( Le lendemain, direction Cable Beach, une grande plage aux abords de la ville (considérée comme l'une des plus belles d'Australie). Nous sortons le body board pour "surfouiller" sur les vagues et slalomer entre les "stingers", grosses méduses aux tentacules extrêmement venimeuses.
Plus confiants dans la qualité des réparations de Werner, nous décidons de continuer notre route vers le Nord à travers le Kimberley. Mais avant cela en signe de reconnaissance, nous décidons de baptiser le van "Pamela". A la station essence de Fitzroy Crossing, Caleb, un autostoppeur canadien (encore un!) que nous avions déjà croisé à Broome, rejoint l'équipage. Nous découvrons peu à peu l'originalité du personnage : Grand, roux, maigre, toujours habillé en blanc, il sautille partout avec agilité et, quand il n'est pas en train de méditer, est toujours prêt à relever le défi le plus dingue (plus il est fou, plus il rigole). Il se nourrit essentiellement de bonbons qu'il distribut à tour de bras. C'est un perpetuel voyageur philantrope qui vit intensément dans le moment présent, si le vent souffle à gauche, il y va. Il voyage léger en faisant du stop et en dormant à la belle étoile toujours confiant de son sort. Son objectif est de visiter tous les pays du monde en profitant de la vie.
Dans le Kimberley, nous passons d'une végétation rouge et désertique à une savane verte et touffue. Cette différence est dûe à l'alternance perpetuelle de la saison sêche à la saison des pluies (mousson) propre à la région du Nord. Le problème ici, c'est que les plus belles choses à découvrir ne sont qu'accessibles en 4x4, nous ne voulons pas mettre Pamela à trop rude épreuve connaissant son passé difficile (et douloureux). Après plusieurs jours de route, nous atteingons Katherine, une ville de majorité aborigène dont nous profitons des sources d'eau chaude naturelle pour se laver (enfin). Puis vite nous filons vers le plus grand parc naturel d'Australie, Kakadu.
Nous faisons là de belles marches qui nous permettent de découvrir quelques peintures rupestres aborigènes ainsi qu'un territoire vaste et impressionnant. Nous lêchons aussi les fesses des fourmis vertes qui ont un goût de goût de bonbon arlequin et de citron (les aborigènes avaient l'habitude d'en donner à leurs enfants en guise de friandise). A Kakadu, tout point d'eau, billabong ou rivière est formellement interdit à la nage, en effet les crocodiles sement la terreur et ont déjà bouffé quelques touristes imprudents. Généralement, après la saison de pluie les rangers traquent les plus dangereux specimens pour éviter toute attaque. Cette année, la saison des pluies s'étant prolongée, la plupart des sites sont encore considérés comme "à risque".
Qu'à cela ne tienne, nous décidons de mettre les voiles vers le parc naturel du Litchfield connu pour être plus rafraichissant. Et pour être rafraichissant, il l'est. Avec toutes ses cascades, rivières et trous d'eaux, impossible de ne pas piquer une tête par cette chaleur. Caleb, notre kangourou perso, nous suit toujours, sautillant avec bonheur. Il devient même l'attraction locale en sautant du haut d'une énorme cascade puis en se baignant tout nu dans une rivière jonchée de signaux "Danger, crocodiles. Ne pas nager." Nous croisons des walabis (mini kangourous), des crapauds ainsi que des iguanes.
Demain, direction Darwin après 6200 kilomètres de route. Avec un peu de chance, on peut aller encore plus loin...
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